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Cercle poetique Sainte-Victoire
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25 octobre 2009

Soirée de lectures poétiques du 21 octobre 2009

Notre première soirée de lectures poétiques de la saison 2009-2010, était sur le thème :

"Les poèmes que nous avons lu et aimé cet été"

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Apollinaire, Musset, Mallarmé, Charles Cros, Bernard Dimey....et bien d'autres !
Guillaume_Apollinaire_1914Alfred_de_mussetMallarmecharles_crosBernard_DIMEY_poete_et_voyou

  Les cloches (Apollinaire    

             Mon beau tzigane mon amant
    Écoute les cloches qui sonnent
    Nous nous aimions éperdument
    Croyant n'être vus de personne

    Mais nous étions bien mal cachés
    Toutes les cloches à la ronde
    Nous ont vus du haut des clochers
    Et le disent à tout le monde

  Demain Cyprien et Henri
    Marie Ursule et Catherine
    La boulangère et son mari
    Et puis Gertrude ma cousine

    Souriront quand je passerai
    Je ne saurai plus où me mettre
    Tu seras loin Je pleurerai

        J'en mourrai peut-être 


Dans "Poésies nouvelles", Musset renonce à l'ironie présente dans ses Premières poésies. En effet, dans ce recueil au lyrisme maîtrisé, l'auteur traite des thèmes les plus variés.

Impromptu
(En réponse à la question : Qu'est-ce que la Poésie ? ) 

     Chasser tout souvenir et fixer sa pensée,
Sur un bel axe d'or la tenir balancée,
Incertaine, inquiète, immobile pourtant,
Peut-être éterniser le rêve d'un instant ;
Aimer le vrai, le beau, chercher leur harmonie ;
Écouter dans son coeur l'écho de son génie ;
Chanter, rire, pleurer, seul, sans but, au hasard ;
D'un sourire, d'un mot, d'un soupir, d'un regard
Faire un travail exquis, plein de crainte et de charme
Faire une perle d'une larme :
Du poète ici-bas voilà la passion,
Voilà son bien, sa vie et son ambition.   


 

Apparition (Mallarmé)

La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
— C’était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S’enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d’un Rêve au cœur qui l’a cueilli.
J’errais donc, l’œil rivé sur le pavé vieilli
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m’es en riant apparue
Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées.


Sonnet astronomique (Charles Cros)

Alors que finissait la journée estivale,
Nous marchions, toi pendue à mon bras, moi rêvant
À ces mondes lointains dont je parle souvent.
Aussi regardais tu chaque étoile en rivale.

      Au retour, à l'endroit où la côte dévale,
Tes genoux ont fléchi sous le charme énervant
De la soirée et des senteurs qu'avait le vent.
Vénus, dans l'ouest doré, se baignait triomphale.
         
Puis, las d'amour, levant les yeux languissamment,
Nous avons eu tous deux un long tressaillement
Sous la sérénité du rayon planétaire.

         Sans doute, à cet instant deux amants, dans Vénus
Arrêtés en des bois aux parfums inconnus,
Ont, entre deux baisers, regardé notre terre.


On n'aura pas toujours le temps (Bernard Dimey)

On aura pas toujours le temps, il faut jouer gagnant dans la vie
C'est en quelques heures qu'on choisit les couleurs de sa vie
Je déchiffre mon chemin dans les lignes de tes mains
Les yeux grands ouverts si parfois je m'y perds, c'est bien

Les paysages de l'amour se traversent de jour et de nuit
Pour un mot de toi, pour le son de ta voix qui me suit
Et malgré les heures perdues, pour que la vie continue
J'aimerai qu'au ciel fleurisse un arc-en-ciel, demain

Le temps qui passe
Ne fait qu'un seul tour
Et fane sur place
Les fleurs de l'amour

On a plus le temps, il faut jouer gagnant dans la vie
Je n'sait pas pourquoi je n'ai le mal de toi que la nuit
Pour voir tout le monde heureux, moi je me bats comme je peux
Mais c'est grâce à toi si je vais mon chemin tout droit

On aura pas toujours le temps, il faut jouer gagnant dans la vie
C'est en quelques heures qu'on choisit les couleurs de sa vie
Je déchiffre mon chemin dans les lignes de tes mains...

obaldia1photolot
René de Obaldia

Le plus beau vers de la langue française

« Le geai gélatineux geignait dans le jasmin »
Voici, mes zinfints
Sans en avoir l'air
Le plus beau vers
De la langue française.

Ai, eu, ai, in
Le geai gélatineux geignait dans les jasmin...

Le poite aurait pu dire
Tout à son aise :
« Le geai volumineux picorait des pois fins »
Et bien ! non, mes zinfints.
Le poite qui a du génie
Jusque dans son délire
D'une main moite
A écrit :

« C'était l'heure divine où, sous le ciel gamin
le geai gélatineux geignait dans le jasmin »

Gé, gé, gé, les gé expirent dans le ji
Là, le geai est agi
Par le génie du poite
Du poite qui s'identifie
A l'oiseau sorti de son nid
sorti de sa ouate.
[...]
Quand vous serez grinds
Mes zinfints
et que vous aurez une petite amie anglaise
Vous pourrez murmurer à son oreille dénaturée
Ce vers, le plus beau de la langue française
Et qui vient tout droit du gallo-romain :

« Le geai gélatineux geignait dans le jasmin »

char

René CHAR

Extrait Lettera amorosa

Merci d'être, sans jamais te casser, iris, ma fleur de gravité. Tu élèves au bord des eaux des affections miraculeuses, ne pèse pas sur les mourants que tu veilles, tu éteins des plaies sur lesquelles le temps n'a pas d'action, tu ne conduis pas à une maison consternante, tu permets que toutes les fenêtres reflétées ne fassent qu'un seul visage de passion, tu accompagnes le retour du jour sur les vertes avenues libres.


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